mercredi 27 mars 2013

Texte - Rochechouart

Acheter l'album Miami - Virgin - FNAC - iTunes

 
planter des clous dans mon cerveau
aux sanglots du dernier métro
Pigalle la nuit moi je t'écris
au métro des mélancolies

les rues ça pue ça sent les fleurs
du mal que t'as fait à mon cœur
sur Rochechouart camion poubelle
sur mon Solex y a des soleils

me v'la encore en bas d'chez toi
à courir après tous les chats
ton prénom à l'encre d'échine
tatoué sur le bout du bras

planter des clous dans mon cerveau
et même si je t'ai dans la peau
les rues sont mortes et moi j'écris
pour réveiller les endormis

Pigalle la nuit suis trop bourré
y a du sexy sous les pavés
au fond des filles au fond des choses
on finit tous en overdose

au travesti de mes nuits blanches
tout est pourri au métro Blanche
j'ai pleuré ton nom sur les quais
aux santés des amours noyés

il est cinq heures les éboueurs
vident les cœurs de villes en pleurs
il est cinq heures j'ai mal au cœur
il est cinq heures il est cinq heures

sur les quais j'me suis fais taper
j'ai joué trop fort du djembé
des rivières bleues au fond des yeux
des souricières pour nos adieux

y a des cachets pour t'oublier
des paradis dans les soirées
Paris fini Paris pourri
mes insomnies toi t'es partie

au bateau phare de tes paupières
moi j'avais cru voir des lumières

les rues ça pue ça sent les fleurs
du mal que t'as fait à mon cœur
sur Rochechouart camion poubelle
sur mon Solex y a des soleils

me v'la encore en bas d'chez toi
à courir après tous les chats
ton prénom à l'encre d'échine
tatoué sur le bout du bras

Pigalle la nuit suis trop bourré
y a du sexy sous les pavés
au fond des filles au fond des choses
on finit tous en overdose

au travesti de mes nuits blanches
tout est pourri au métro Blanche
j'ai pleuré ton nom sur les quais
aux santés des amours noyés

il est cinq heures les éboueurs
vident les cœurs de villes en pleurs
il est cinq heures j'ai mal au cœur
il est cinq heures il est cinq heures
 
 
Damien Saez


retour à MIAMI

mercredi 20 mars 2013

Presse - Damien saez « Le mot artiste est un mot qui m’énerve »

Créatif, prolifique et en marge du système, Damien Saez mène sa carrière loin des médias et du show-biz. À l’occasion de la sortie de son très attendu prochain album Miami, le chanteur nous a reçus dans son studio d’enregistrement, à Paris.
Son prochain album, Miami, est en phase de bouclage. Mais Damien Saez a pris le temps de recevoir les jeunes correspondants de ­l’Humanité en studio d’enregistrement. «Il est 8heures du soir, j’ai dormi tout le jour», entonnait le chanteur dans le single qui l’a ­révélé au grand public, Jeune et Con, sorti en 1999. Fidèle à lui-même, il est ­arrivé avec une heure et demie de retard pour notre entretien, après avoir «dormi tout le jour», précise-t-il, gêné de nous avoir fait attendre. Il se sert un café et c’est parti pour un entretien de deux heures.
Souriant et très disponible, il évoque son prochain album, Miami, qui ­paraîtra en mars, et sa tournée à venir. Le chanteur, qui a si souvent couché les mots de sa révolte dans ses chansons, nous parle de son idée d’indépendance artistique, mais également de la place de ses engagements, des médias…

Pourriez-vous nous parler de votre nouvel album, Miami ?
Damien Saez. J’ai commencé à travailler Miami pratiquement en même temps que l’album J’accuse (en 2009 – NDLR). J’ai voulu séparer les deux parce que la forme était différente. Les titres qui se développaient sur Miami avaient une entité à part entière. Puis ce travail s’est élargi et, finalement, Messina est revenu un peu à la charge donc j’ai préféré sortir Messina (septembre2012) d’abord, et Miami ensuite. J’accuse et Miami ont peut-être un côté plus juvénile, comparés à Messina, qui a quelque chose d’un peu plus adulte.

Quels sont les thèmes que vous avez voulu aborder ?
Damien Saez. On va dire que Miami est assez sexuel. Il n’y a pas trop de pathos. Il parle plus au corps qu’à la tête.

D’autres sujets seront-ils traités dans ce nouvel album ?
Damien Saez. Oui, quand même. C’est compliqué pour moi de répondre parce que je ne suis pas bon en ­explication de texte. Cet album, il a la force du chewing-gum. Si je le compare à celui d’avant (Messina), c’est comme aller au McDo après avoir fait un pot-au-feu chez soi.
On n’est pas sur le même registre. On ne parle pas de la même chose. C’est la différence qu’il peut y avoir entre un bon vin et un Coca. Ça ne veut pas dire que ce n’est pas bien, c’est juste différent, américain…

S’agissant de l’écriture, qu’est-ce qui vous a inspiré à part l’Amérique ?
Damien Saez. En fait, c’est bizarre, pour écrire l’album, j’ai plutôt pensé à la représentation que peut se faire un ­gamin largué ici de l’Amérique. C’est la vision qu’on se fait de Miami. À Miami, il y a une petite île qui s’appelle Miami Beach, qui a un côté un peu superficiel. Et puis, tout près, comme dans toutes les villes aux États-Unis, on trouve le quart-monde. Ça ne fait pas la fête, il y a beaucoup de drogue, de misère. Il y a un aspect qui est vraiment dur. La vision que peut se faire le mec de Roubaix ou d’ailleurs de Miami, je la trouve plus intéressante. C’est comme un clash. Il y a l’image que les États-Unis veulent bien renvoyer, et généralement leur impérialisme fonctionne bien. Ils arrivent à vendre l’image dont ils savent qu’elle séduira à l’extérieur.
Les États-Unis renvoient une image rebelle des Américains alors que, bien souvent, ils sont réacs. J’ai pensé à ce que peut ressentir un Français qui voit ça. On a une fausse image de Miami, ça reste quand même un grand Juan-les-Pins, une station balnéaire. La Floride, c’est un truc de maisons de retraite.

Vous êtes très autonome dans votre manière de fonctionner. Est-ce important de vous autoproduire ?
Damien Saez. Ça l’est devenu parce que ça évite des conversations ­inutiles. Je ne suis pas un super-producteur en termes financiers. Il n’y a pas beaucoup de bénéfices à la fin. Mais c’était surtout le fait de partir de chez Universal à l’époque qui était nécessaire. Un producteur, s’il a une enveloppe pour réaliser un disque, une partie de celle-ci va servir à ­rémunérer l’artiste. À la fin, s’il reste quelque chose en plus. Pour moi, ce n’est pas tout à fait pareil dans la mesure où je ne me rémunère pas, car quelque part, c’est pour la même cause.
Aucun de mes disques ne rapporte d’argent. Sur la globalité, ce n’est pas très grave. Car, en fait, on arrive à gagner sa vie avec les droits d’auteur. Je ne suis pas vraiment producteur dans le sens où j’ai décidé que le disque était un outil pour livrer mes chansons. Il fallait passer le plus de temps possible à la création de la musique et pas simplement réfléchir à comment la vendre, comment en tirer quelque chose.

L’affiche de votre prochaine tournée «Miami Tour» montre un phallus composé de billets de 500 euros. Doit-on y voir un clin d’œil à la censure qui avait été faite pour l’affiche de votre album J’accuse ?
Damien Saez. Oui, je trouvais ça drôle, et puis c’est un peu ça quand même aussi, la domination. Et l’attirance qui peut y avoir pour cela. Si l’on prend l’affiche de J’accuse (qui ­dénonçait la société de consommation en montrant une femme nue dans un chariot de supermarché– NDLR), on s’aperçoit qu’il y a des différences entre les perceptions du féminisme. Une perception qui dit : «Oui, cela nous fait du bien, à nous femmes de voir ça», et le point de vue contraire et un peu teinté d’hypocrisie, qui ­rejette cette image. Ce sont deux façons de la lire. S’agissant de l’affiche montrant un phallus, ce qui est intéressant, c’est que cela pose exactement la même question. Il y a quand même beaucoup de femmes qui, contre l’argent, sont prêtes à vendre leur image pour une voiture, pour un cornet de glace, etc. Pour les hommes, c’est pareil, sauf que l’on vend plus avec les femmes.
Si on regarde le cumul sur la planète du nombre d’agences de mannequins, de sites pornos, on ne parle pas seulement de deux cents personnes qui acceptent ce système et qui marchent avec, mais de bien plus. Ce n’est même pas un jugement, la question n’est pas qu’elles aient tort ou raison, c’est qu’il y a quand même là-dedans le symbole de l’argent, qui est d’ailleurs un terme masculin. C’est bizarre, pourquoi c’est «l’argent» et «une monnaie», «l’océan» et «la mer» ? Pourquoi il y en a un qui est féminin et l’autre masculin ?

Vous faites souvent références à des personnages féminins : Marie, Marilyn, Debbie… Qui est Betty, que l’on découvre dans Messina ?
Damien Saez. L’addiction. J’adore les prénoms parce que cela évoque toujours quelque chose. Par exemple, Marie, sur cet album, était également présente sur Debbie (2004). J’aime bien quand des mots reviennent parce que ce n’est jamais que tenter d’écrire son histoire. Plus il y a de prénoms, plus j’aime. Comme dans un roman, cela ramène au réel. Utiliser un prénom, c’est simple et fort. Il y avait un disque de Brel où il n’y avait que des prénoms : Madeleine, Mathilde… On retrouve ça chez Brassens qui utilisait aussi beaucoup de prénoms. C’est une manière efficace d’évoquer immédiatement le réel.

Comment expliquez-vous que la musique classique occupe une place importante dans vos albums ?
Damien Saez. Je viens de là. J’ai fait le conservatoire avec lequel j’ai grandi. Je mélange beaucoup, chansons rock, classique, ça dépend des albums. Mais je ne fais pas du rock épique avec orchestre derrière, etc. J’aime bien commencer les disques par un côté universel et les terminer en allant vers l’individuel. C’est le cas de pas mal d’albums et de films. Souvent, on entre dans l’histoire puis on va vers le personnage. Sur Messina, le premier disque est plutôt tourné vers l’extérieur, et il se termine par une partie plus classique. La première chanson est Fin des mondes et il se termine par Châtillon-sur-Seine, une petite ville de campagne. On n’est jamais plus universel que quand on arrive à toucher au moi le plus intime.

Y a-t-il des artistes de la scène actuelle dont vous vous sentez proche, voire qui vous inspirent ?
Damien Saez. M’inspirer, non. J’ai passé trois ans sans sortir d’une grotte, je ne sais pas ce qu’il se passe, je n’ai rien vu. Je n’ai plus de rapport à la musique comme auditeur, c’est un peu horrible. Ce serait bien, après la prochaine tournée, de prendre un peu de temps pour moi, pour me nourrir d’autres choses. Mais si tu ne lis plus de bouquin tu ne te nourris plus des autres, tu n’es que nombriliste, et ça peut poser un gros problème de patinage. Le fait d’être cloîtré pour se mettre sur l’ouvrage, c’est comme sculpter quelque chose, il faut faire le sacrifice du temps et aller à la mine. Quand je dis trois ans, c’est sans day off, pas de Noël, pas de dimanche, ce n’est rien d’autre que se lever, venir, repartir, se coucher.
J’accuse, Messine et Miami en trois années, ce n’est pas simplement la sortie de dix chansons, c’est plutôt de l’ordre de la cathédrale, réussi ou raté, c’est autre chose, mais tu pars dans un truc extrêmement ­violent au niveau du travail et du don de soi.

Vous parvenez à remplir les salles –la date du 19avril au Zénith de Paris est déjà complète– sans promo ou presque auprès des médias. Comment expliquez-vous un tel succès ?
Damien Saez. Être droit et être le seul droit, c’est ce que j’essaie d’être. Le mot artiste est un mot qui m’énerve. Mais je pense être le seul depuis quelque temps qui ait pu se dire : je ne ferai jamais de partenariat télé ni de publicité télé.

Comment choisissez-vous les médias dans lesquels vous voulez apparaître ?
Damien Saez. Je ne les choisis pas, ça ne m’intéresse pas. La presse écrite, c’est une chose, car, au moins, il y a quelqu’un qui prend du temps et va écrire quelque chose avec un point de vue. Ce n’est pas être utilisé au sein d’une pièce de théâtre dont on n’est pas maître. On n’est plus à l’époque de Gainsbourg où, en direct, il parvenait à retourner le truc à son avantage. Les radios jouent les titres si elles le veulent. Il n’y a pas eu de single sur Messina, cela n’a pas empêché les gens d’y avoir accès. Comment expliquer le succès ? En étant un peu arrogant, je dirais le talent. Il ne faut pas se baser uniquement sur la ­communication, mais sur rien d’autre que l’objet disque. C’est un peu comme un ­artisan qui a des clients fidèles. Ils aiment sa façon de fabriquer, avant même de voir l’objet. Ils aiment que je ne les gave pas à donner mon avis partout. Ils apprécient que Damien Saez, ce soit ça.

Vous avez dit que, pour être un artiste, il fallait être engagé. Est-ce une obligation ?
Damien Saez. J’ai dit ça ? (Rires) Ce qui est sûr, c’est que dès qu’il y a œuvre, il y a engagement. Après, l’engagement politique, c’est autre chose. On m’a très souvent dit : «Vous êtes engagé.» Je ne le suis pas spécialement. Aujourd’hui, tu parles de quelque chose de social et tu es engagé. Ainsi (il attrape son disque Messina) que ce soit Fin du monde, les Échoués et Faut s’oublier, les trois chansons parlent du SDF qui dort devant le studio d’enregistrement. Parler de lui, est-ce que c’est être un artiste engagé ? Fils de France est un engagement politique plus fort. Mais il n’y a rien de plus beau qu’une chanson d’amour quand même. C’est un engagement aussi.

Justement, vous parliez de Fils de France (chanson composée en 2002 en réaction à la présence de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle– NDLR). Depuis, comment jugez-vous l’évolution du pays ?
Damien Saez. C’est pire. Les idées d’extrême droite se sont banalisées. C’est-à-dire que, dans ce spectacle-là, on accepte plus de choses. Également parce que le deuil du politique est beaucoup plus grand aujourd’hui. Il y avait plus de réactions il y a vingt ans parce qu’il y avait plus d’attentes réelles. On pouvait y croire un peu. Aujourd’hui, un gamin pense : «De toute façon lui, elle…» Je pense qu’ils n’ont pas de répercussions sur les gens. C’est-à-dire, ils savent très bien qu’entre Obama et Bill Gates, il y en a un qui attend le rendez-vous de l’autre, et ce n’est certainement pas Bill Gates qui attend. Là, c’est réglé. Le politique est perçu comme moins fort que l’économique. Ce que ça révèle, c’est que l’élection a moins de pouvoir qu’Elf Aquitaine ou Total. C’est très grave sur le concept même.

Vous voulez dire que les hommes politiques n’ont plus de marge de manœuvre ?
Damien Saez. Par rapport à l’économique, non. Ils parlent des lois sur les banques en ce moment. Dans les années soixante-dix, l’écart de salaire entre le PDG et le salarié de base, c’était à peu près trente fois. ­Aujourd’hui, c’est mille fois le salaire du mec de base. Déjà ne pas avoir de lois là-dessus, ce n’est pas normal. Deuxièmement, ne pas mettre de plafond à des bénéfices. Pourquoi ça ne se fait pas ? S’il y a une question à poser à François Hollande, ce serait celle-là : «Qu’est ce qui fait que vous ne faites pas cette loi limitant le salaire du PDG d’une boîte par rapport à l’employé de base ?» Mille fois le salaire, c’est de l’esclavagisme ! Pourquoi ça ne change pas ? Parce qu’ils ont peur. Surtout quand on s’est fait élire avec une espèce de discours sur les banques, sur le changement, sur le mode, il y en a marre de la finance. Et alors ? C’est où ? La loi sur la finance, ça n’est pas simplement dire qu’il faudrait un petit peu changer. Si on regarde le monde, c’est inadmissible, idéologiquement. Ce n’est même pas une question de morale, c’est du sens humain. C’est se dire que si on continue comme ça, c’est la fin.

Le Miami TOur
Miami, le nouvel album de Damien Saez, sortira le 18mars, chez Cinq7, seulement six mois après la parution du triple album Messina. Cet opus sera composé de titres en français et en anglais. Damien Saez a hâte de retrouver la scène. Sa prochaine tournée, le «Miami Tour», sera «un vrai voyage», promet-il. Il débutera par le Zénith d’Amiens le 19mars. Puis, il passera par Strasbourg (Zénith) le 23mars, Bordeaux (Médoquine) le 27mars, Marseille (Le Dôme) le 30mars, Lyon (Halle Tony-Garnier) le 4avril, Genève (Thonex) le 5avril, Lille (Zénith) le 10avril, Paris (Zénith) les 18 et 19avril, Bruxelles (Ancienne Belgique) les 23 et 24avril, Rouen (Zénith) le 23mai… Damien Saez sera au festival Garorock le 29juin, au Main Square Festival le 6juillet et aux Francofolies de LaRochelle le 14juillet.

Presse - Miami : Nouvel album de Damien Saez

Rubrique trouvé sur le site de Agora Vox

Les relais de la presse étant ce qu'ils sont chacun y va de son article sans aucun intérêt, répétant à qui mieux mieux exactement la même chose à la virgule près. Ces très estimés médias devenant l'allégorie (à moins que cela ne soit l'inverse) qu'est la 'créature' issue du film d'horreur : Human Centipède ; il me serait toutefois bien difficile de dire avec exactitude lequel à eu l'insigne honneur de déféquer dans la bouche du second et caetera, mais se poser cette question n'a finalement que bien peu d'intérêt. Passons donc à la suite :

Alors oui : encore une fois ! Une pochette de Saez sera censurée, elle ne recouvrira pas les murs des métros de la région île de France à l'instar de celle de 'J'accuse', dans certains points de ventes l'on ajoutera un sticker là où il le fallait (sur le Holy Bible, en l'occurence) de même le géant I-tunes : lui, avait carrément proposé de mettre l'album en avant à condition que la pochette soit changée ce que l'artiste à bien évidemment refusé. La question que les médias se posent c'est si Saez avait insidieusement prévu ce 'Buzz'( terme de la novlangue ayant une signification tellement large qu'elle ne signifie finalement plus rien...) Les médias insinuant par là que l'artiste serait obsédé par la réussite et donc par l'argent, mais là serait bien méconnaître le loustic. Prolifique et constant : capable de sortir un triple album qui finira deuxième dans les charts en France et en Belgique sans que l'homme ne se donne jamais la peine d'apparaître sur les plateaux TV si ce n'est aux victoires de la musique ; par deux fois : pour y interpréter des musiques totalement inédites et résolument provocatrices devant un public (du moins en 2001) de vieux bourgeois au visage décomposé, ces prestations qui entrerons dans l'histoire et qui rappellerons à certains celles du regretté front-man de Nirvana... Quoi qu'il en soit nous voici six mois plus tard et dans deux jours viendra le nouvel album de 'l'artiste révolté' : Miami, qui semble être un sacré écho à l’élection du nouveau pape le très bien nommé : François premier, mais ce rapprochement est malheureusement fortuit et c'est bien dommage car il ne manquait pas de sel.

Les médias ne se sont pas donnés la peine de partager le single éponyme qui est d'ores et déjà en écoute gratuite depuis un mois. Je ne remettrais pas en cause leur sérieux, puisque je l'ai déjà fait auparavant. 

Le voici, le fameux :

Le précédente pochette ayant été censurée à savoir celle del'album : "J'accuse" montrait une femme : nue, fardée, coiffée d'une perruque et munie de talons aiguilles, assise, jambes croisées dans un cadis, elle avait été spolier au motif de : cette pochette ne respecte pas la femme. Il fallait malheureusement apprendre à lire entres les lignes, voir à lire tout court ; par cette pochette il critiquait lui-même l'idée de la femme objet comme ce plait à nous la présenter la pub, les médias n'ont assurément pas apprécier que l'on se joue d'eux et que l'on empiète sur leurs plates bandes, d'ailleurs il paraîtrait qu'en ce moment la RATP aurait autorisé l'affiche d'une femme nue seulement vêtue d'un sac à main. Non mes amis, l'on oserait pas vous prendre pour des idiots. Jamais !

Mais intéressons nous au présent : que signifie finalement cette nouvelle affiche ? Une paire de fesses à qui l'on donnerait volontiers le bon dieu sans confession et une bible sacrée qui recouvre bien plus ce postérieur que le dérisoire bout de tissu sensé l'habiller. Cette dualité à une véritable valeur artistique du fait des questionnement qui naissent à cette vision. L'on pourrait finalement tout dire et son contraire de cette affiche : la bible pourrait être là pour montrer que seul le repentir serait en mesure de sauver nos petites fesses de créatures décadentes et cela même pour les plus charmantes d'entres-nous... A moins qu'il s'agisse d'un lointain écho aux anciens siècles où l'obscurantisme faisait loi ? Sauf qu'aujourd'hui ce n'est plus par dieu que l'on procède pour manipuler les petits gens, mais bien à grand coup de billets violets en vu de s'accaparer le pouvoir et donc accessoirement du sexe, il fallait bien y re-venir. Et donc le nouveau centre du monde ne serait plus Rome, mais Miami, d'ailleurs ce n'est pas la première fois que le chanteur fait référence à cette ville, (voyez Pilule)

issu de l'album J'accuse, comme quoi : le hasard fait bien les choses. Pour enrevenir à cet obscurantisme ce dernier semble avoir de nombreux jours radieux devant lui : comme ont su le montrer tout ces pseudos artistes qui, bouffit d'orgeuil face à leur travail sont bien plus intéressé par le fait de faire leur beurre que d'élever l'humanité, de faciliter son émancipation pour qu'enfin l'on puisse considérer notre espèce comme étant éduqué tel que l'avait rêver Bakounine. Mais là serait rêver car la CIA veille au grain et Kim Dotcom n'est sans doute pas prêt d'être en mesure de rémunérer les artistes sans contre-partie et de faire couler les majors d'un autre siècle et cette aberration qu'est I-tunes... Finalement y arriverons-nous un jour au paradis ?

En attendant les explications de l'artiste et bien entendu son nouvel album, ainsi que la futur polémique concernant l'affiche de sa tournée qui présente un gros phallus en billets de 500 voici l'une de ces prestations lors des victoires de la musique qui ont eu lieu courant 2009 :

 
et qui je l'espère plaira au plus réfractaire ou mitigés d'entres-vous.

Mr-J

Presse - Saez raille et déraille

Journal "Le matin"

(Encore un) Album

Saez raille et déraille


Quelques mois seulement après "Messina", Damien Saez revient avec "Miami". Après le scandale de la femme dans un caddie pour l'album "J'accuse" en 2010, cette nouvelle pochette et la teneur sexo-éco-politico-socio-religieuse du disque devraient ravie les censeurs. D'ailleurs, le Métro de Paris a déjà retiré l'affiche de sa tournée dévoilant un sexe en érection. Mon Dieu, avec tout ça, on n'a plus de place pour évoquer sa musique.

lundi 18 mars 2013

Miami

Acheter l'album Miami - VirginFNAC - iTunes


1 Pour y voir
2 Les infidèles
3 Rochechouart
4 Miami
5 Le roi
6 Des drogues
7 Cadillac noire
8 Rottweiler
9 No more
10 Que sont-elles devenues ?

Damien Saez : chant, claviers, guitare
Franck Phan : guitares, programmation, claviers
James Eller : basse
Maxime Garoute : batterie



Instrument additionnels :
Gutares : Thomas Coeuriot (Cadillac noire, Des drogues), Pat West (Le Roi)
Programmation : Martin Jenkin (Le Roi)
Basse : Franck Phan (No More)
Batterie  Théo Cholbi (Les infidèles)
"Cocaïne Cocaïne" : Petit Jack (Miami)


Ingénieurs du son : To Miler (Miami, Le roi, Des drogues) / Sylain Carpentier (Pour y voir, Cadillac n, Rottxeler) / Thomas Lascoux (Ingé son voix sur Miami) / Franck Phan (Rochechouart, No more, Pour y voir, Les infidèles, Que sont-elles devenue)
Assitants son : Thomas Lascoux, Alexis Berhelot, François Kerjan
Mixs : Damien Saez
Mix "Pour y voir" : Sylvain Carpentier
Enregistré et mixé aux studios Davout
Masterisé à Metropolis pas Ian Cooper
Gaphisme : Damien Saez et Mathieu Morelle
Photos  Damien Saez et Mathieu Morelle
Model photo cover : Ana Moreau
Mangement : Jules Frutos
Editions : 16 Art

SAEZ est en tournée dans toute la France à partir du 19/03/13 (date de la tournée)

jeudi 14 mars 2013

Non à la censure



Comme vous le savez sûrement, la pochette de Miami a été censurée par la plupart des annonceurs.

RATP : le visuel peut choquer une partie des voyageurs en fonction de leur conviction religieuse, nous avons une obligation de neutralité.

Certaines chaînes de magasins de disques demandent à ce que la Bible soit recouverte d'un sticker à leur demande.

iTunes US leur a également demandé de changer la pochette pour pouvoir être mis en avant, ce qui a été refusé par Alan Gac, le directeur artistique du label Cinq7. Mais le disque, avec sa pochette, y seront disponibles à l'achat. Il a d’ailleurs ajouté : "Que certains ne veuillent pas choquer leurs clients, c'est une chose. De notre côté, nous ne nous sommes jamais posé la question de changer la pochette. C'est le propos de l'artiste.

L'image, conçue par Saez, a-t-elle pu être réalisée dans le but de se faire censurer, et d'attirer ainsi l'attention médiatique ?  (libération next) « Je ne pense pas du tout, estime Alan Gac, c'est un propos artistique, le but n'est pas de provoquer ou d'heurter. Il suffit d'écouter l'album pour s'en rendre compte. Et puis nous n'avons pas du tout cherché à communiquer là-dessus. »

Craignez-vous de voir le visuel Miami censuré par les régies publicitaires, comme ce fût le cas en 2010 pour J’accuse, qui représentait une jeune femme nue lovée dans un caddy? (Planète Campus) Damien Saez : Bien sûr ! Ça ne va pas passer. Chez iTunes, ils n’en ont déjà pas voulu. Mais eux, ils peuvent aller mourir. Et les autres, c’est pareil. Ils sont en phase avec rien. Et pourtant… J’arrive dans une salle, il y a une télé allumée, je tombe sur une pub. C’est une pub Citroën avec une gamine, qui doit avoir trois ou quatre ans, sur un cheval, nue, pour vendre une voiture. Nouvelle pub Citroën avec un cheval, et toute la symbolique qu’il y a autour, pas un poney, un cheval, et une enfant pas loin du stade du bébé, sur le cheval, nue… Mais, ce n’est pas un caddy, c’est Citroën.

Trouver d'autres solutions, On y travaille, raconte Alan Gac, nous avons quelques idées, mais rien n'est encore validé. Le disque sort lundi, on n'est pas en avance...

une simple idée, dressons nous contre la censure avec nos petits moyens. Je propose qu’à partir de lundi chacun change son avatar contre celui de la pochette de Miami comme un doigt levé bien haut. Que vous soyez sur facebook, twitter, google+, skyrock, myspace, ou autre. Suivez le mouvement et faites passer le message. NON À LA CENSURE

Presse - La pochette de l'album de Damien Saez refusée par des annonceurs

Rubrique trouvé sur le site de Le Point.fr

Plusieurs annonceurs ont refusé des publicités montrant la pochette du nouvel album de Damien Saez "Miami" et des chaînes de magasins ont demandé à ce qu'elle soit recouverte d'un sticker, a indiqué mercredi sa maison de disques, confirmant une information de Musique Info Hebdo.

Plusieurs annonceurs ont refusé des publicités montrant la pochette du nouvel album de Damien Saez "Miami" et des chaînes de magasins ont demandé à ce qu'elle soit recouverte d'un sticker, a indiqué mercredi sa maison de disques, confirmant une information de Musique Info Hebdo.

La pochette de "Miami", à paraître lundi, représente une femme en gros plan seulement vêtue d'une petite culotte et tenant une bible sur ses fesses.

La régie publicitaire de la RATP "n'a pas voulu prendre la publicité", a indiqué Alan Gac, le directeur artistique du label Cinq7, précisant qu'elle avait également été refusée par des réseaux d'annonceurs privés.

Interrogée par l'AFP, la régie publicitaire de la RATP Média Transports a confirmé ce refus, estimant que le visuel "pouvait choquer une partie des voyageurs en fonction de leur conviction religieuse" et soulignant que la RATP avait "une obligation de neutralité".

Par ailleurs, dans certaines chaînes de magasins de disques, la Bible sera recouverte d'un sticker à leur demande, a indiqué Alan Gac, sans nommer les magasins en question.

"iTunes US nous a également demandé de changer la pochette pour pouvoir être mis en avant, ce que nous avons refusé. Mais le disque, avec sa pochette, y seront disponibles à l'achat", a-t-il ajouté, tablant sur une entrée de l'album "dans les dix meilleures ventes" du site lundi.

"Que certains ne veuillent pas choquer leurs clients, c'est une chose. De notre côté, nous ne nous sommes jamais posé la question de changer la pochette. C'est le propos de l'artiste", a déclaré M. Gac, soulignant vouloir éviter toute "polémique".

Il y a trois ans, une autre affiche de Damien Saez, représentant une jeune femme nue dans un chariot de supermarché, avait déjà été refusée dans les couloirs du métro parisien et par plusieurs sociétés d'affichage dont Decaux et Clear Channel.

AFP

mercredi 13 mars 2013

Presse - « Miami » de Saez : descente au paradis des vices et des artifices

Rubrique trouvé sur le site de Planète Campus

Rencontre avec un rockeur solitaire à l’âme dévorée par les vers

Saez trempe sa plume dans l’acide, comme d’autres trempent leur paille dans le Crystal ou la cocaïne, pour mieux l’enfoncer dans les plaies suppurantes du monde occidental. Et suintent le vice, la came, le fric… Treize années ont passé depuis la sortie de Jeune et Con, l’hymne d’une génération sacrifiée sur l’autel du capitalisme et de l’hyper-consommation, qui lui a permis de se faire un (re)nom. 

Dans son nouvel opus, Miami, Damien Saez renoue avec une prose « du réel » portée par un son rock quasi-insurrectionnel, mâtiné de pop et d’électro, et hantée par les monstres sacrés de la chanson. Les ballades mélancoliques aux instru’ dépouillées y côtoient les chansons rock aux cordes saturées. Ses obsessions restent les mêmes, celles d’un « jeune » homme esseulé, un peu paumé, qui brûle le pavé des citées polluées, de Paris à Miami, qui croise la chemin des voyous, des catins, des sans-le-sou, des lupins, mis au ban de la société, celles d’un éternel enragé qui crache sa bile sur les rois de Wallstreet et leur cour de vautours. Rencontre avec un rockeur solitaire à l’âme dévorée par les vers…


Pourquoi avoir choisi de baptiser ce nouvel album Miami et pas Los Angeles ou New York ? Quels sens cristallise cette ville de Floride pour vous ?
Miami, parce que c’est beaucoup plus club. Los Angeles incarne surtout le cinéma et la musique. Miami, c’est Miami Beach, qui incarne les vacances de la superficialité. C’est surtout la vision qu’en ont les gamins d’ici. Ce qu’incarne Miami influence la sexualité des adolescents de notre pays. C’est une gamine de douze qui porte un string au collège.

Le visuel de Miami montre dans un même cadre les fesses d’une femme – la miamian-type un peu bling en maillot de bain – et la Bible, qu’elle tient dans ses mains. Pourquoi choisir d’associer sexe et religion dans une même image ?
Parce que c’est les Etats-Unis. C’est le paradoxe total entre moralisation et sexualisation. Ils jurent sur la Bible quand ils deviennent présidents et en même temps ils possèdent la plus importante industrie pornographique du monde. Sur le dollar, c’est écrit « On croit en Dieu ». J’aime bien la photo aussi, car la position de la fille transforme la Bible en une sorte de rempart… Comme si elle protégeait son cul. C’est une photo ambiguë. Elle ne montre pas tout. C’est le paradoxe entre la morale et le délire.

Craignez-vous de voir le visuel de Miami censuré par les régies publicitaires, comme ce fût le cas en 2010 pour J’accuse, qui représentait une jeune femme nue lovée dans un caddy ?
Bien sûr ! Ça ne va pas passer. Chez iTunes, ils n’en ont déjà pas voulu. Mais eux, ils peuvent aller mourir. Et les autres, c’est pareil. Ils sont en phase avec rien. Et pourtant… J’arrive dans une salle, il y a une télé allumée, je tombe sur une pub. C’est une pub Citroën avec une gamine, qui doit avoir trois ou quatre ans, sur un cheval, nue, pour vendre une voiture. Nouvelle pub Citroën avec un cheval, et toute la symbolique qu’il y a autour, pas un poney, un cheval, et une enfant pas loin du stade du bébé, sur le cheval, nue… Mais, ce n’est pas un caddy, c’est Citroën.

Dans Rochechouart vous semblez faire un clin d’œil un peu cynique à la chanson de Jacques Dutronc Il est cinq heures, Paris s’éveille lorsque vous chantez « Il est cinq heures/les éboueurs/vident les cœurs/des villes en pleurs ». Pourquoi ?
Ce n’est pas ma volonté. Pour moi, ce n’est pas une référence à la chanson de Dutronc. C’est drôle. Lorsqu’on rentre sur Paris le soir vers cinq heures, c’est exactement ce qui se passe. A cette heure-là, on voit la ville qui se réveille. D’où la phrase « Les éboueurs/vident les cœurs/des villes en pleurs ». Pour être honnête, cela raconte un peu le parcours de mon frère. Les scènes décrivent exactement ce qui se passe. Dans son cas, une chevauchée sur les camions poubelles, où il croise les dealers et les filles de ces quartiers-là. C’est l’une de mes chansons préférées.

Les chansons Le Roi et Cadillac noire m’évoquent le dernier film de Cronenberg, Cosmopolis, dans lequel un Golden Boy parcourt New York dans sa limousine. « Dans ma Cadillac noire/Je traverse les villes/Je ramasse les filles ». Avez-vous vu ce film ?
Non, je ne l’ai pas vu. En revanche, ces chansons me rappellent American Psycho. Il est dans sa limo et il ramasse des putes. J’ai toujours du mal à parler de mes chansons. Mais, il m’arrive de faire référence à certains films. Dans la chanson Que sont-elles devenues, y’a une réelle référence, puisqu’il y’a la phrase « On projette en sourdine un dernier tango » et qu’à la fin je me prends pour Brando [Marlon Brando dans le film de Bertolucci Le Dernier Tango à Paris, ndlr].

La drogue est omniprésente dans Miami : le murmure lancinant « Cocaïne, cocaïne » dans Miami, les vers « J’me tape des bangs à Bangkok/De la ganja sur le Gange » dans Que sont-elles devenues et bien sûr la chanson Des drogues. Pourquoi ?
Parce que je pense que la drogue est omniprésente dans nos sociétés occidentales. On cumule. Quand on voit le nombre de gamins aux pétards et le nombre d’antidépresseurs consommés dans nos sociétés. C’est beaucoup de drogues. Ça ne concerne pas 10% de la population. Dans Des drogues, je parle de toutes les drogues. « Des drogues pour les sanitaires », cela veut dire qu’on te vend n’importe quoi, même pour décorer tes chiottes. Les drogues, ce ne sont pas seulement celles qu’on se met dans le nez ou dans la veine. C’est l’iPhone aussi. C’est ce phénomène d’accoutumance. A la fin [de la chanson Des drogues, ndlr], la drogue devient carrément un verbe : « dédrogues-toi ».

Vous refusez le label d’artiste engagé pour lui préférer celui d’artiste enragé ? Qu’est-ce qu’un artiste enragé ? Qu’insuffle la rage à votre écriture ?
Je ne me revendique pas artiste enragé. En revanche, je pense que, de nos jours, une écriture réaliste semble être une écriture engagée. Mais, il y a une différence entre l’engagement et l’écriture réaliste. Fils de France est une chanson engagée, parce qu’elle est gratuite, parce qu’elle concerne un moment précis. Mais, quand je cite des choses, des faits, je suis dans le constat. Je me mets un peu dans la peau de Zola, celle de décrire réellement ce qui se passe. C’est une écriture réaliste. Moi, c’est comme cela que je vois le truc. L’engagement, je l’associe avec quelque chose de l’ordre de la personne. On s’engage personnellement. Cela va plus loin que d’écrire un texte.

HonorineR